Les archives du Papa Poydenot

La vie maritime aux XIXᵉ et XXᵉ siècles

Au XIXe siècle, l'essor de la pêche et des ports de Penmarc'h augmente les risques de naufrage

C’est l’arrivée du chemin de fer à Quimper en 1863, puis à Pont-l’Abbé en 1884, qui permet le développement de la pêche bigoudène. Le transport du poisson frais jusqu’à Paris s’effectue en 24 heures au lieu de 48 heures auparavant. Pour se rapprocher des lieux de production, les usines ou friteries s’installent dans les ports.

La proximité des lieux de pêche de la Baie d’Audierne, où il n’est pas rare de voir réunis 70 ou 800 bateaux venus des ports environnants, va favoriser l’essor du port de Saint-Guénolé ; de nombreuses barques de pêche y font escale pour la nuit ou pour s’abriter du mauvais temps ; elles y vendent également leur pêche lorsque le vent ne leur permet pas de rejoindre leur port d’attache.

Kérity, au milieu du XIXe siècle, est surtout un port de trafic, grâce au commerce de pommes de terre que l’on embarque pour l’Angleterre, ainsi qu’à l’industrie récente de la soude, mais ce port présente des conditions de chargement difficiles. Les navires sont mouillés en pleine grève et les charrettes ne peuvent s’en approcher qu’à basse mer. Un môle, construit en 1875, permet d’améliorer les conditions de chargement. Une première usine s’installe à Kérity en 1870, favorisant le développement de la pêche.

Le port de Saint-Pierre est désert au début du XIXe siècle, on y compte alors 3 chaloupes et 2 canots, une petite cale du Moyen-Âge est le seul ouvrage portuaire. En 1881, on réalise des déroctages pour faciliter l’entrée au port et l’on construit un petit débarcadère de 35 mètres de long. En 1890, le port compte 7 chaloupes et 8 canots pour armés par 86 marins-pêcheurs. Aucune conserverie ne s’installera dans ce port, la majeure partie de la production est vendue aux usines de Kérity. Pendant la saison de la pêche au maquereau, des pêcheurs de Kérity viennent y faire relâche.




La population maritime fournira les volontaires pour les équipages des canots de sauvetage

La population maritime de Penmarc’h augmente considérablement à la fin du XIXe siècle, grossie par de nombreux agriculteurs venus des campagnes voisines, car la pêche a besoin de bras et les usines donnent du travail aux femmes. En 1892, Penmarc’h compte 603 marins et chaque jour arrivent de nouveaux enrôlements. Il y a alors 6 conserveries à Saint-Guénolé et une à Kérity. C’est cette population maritime qui formera les équipages de volontaires pour armer les canots de sauvetage de Penmarc’h.

Les barques et les chaloupes en bois pratiquant la pêche par mauvais temps payent un lourd tribu à la mer. Les familles, toujours nombreuses, ont du mal à vivre quand le poisson se vend mal. L’outil de travail se ressent de cette misère. Coques, armements , filins, s’usent vite et ne sont pas toujours remplacés ou réparés à temps. Combien de naufrages par rupture de gouvernail, voie d’eau, démâtage, à cause de voiles usées, d’un matériel trop vieux ?...