Les archives du Papa Poydenot

Les sociétés de sauvetage

Les première sociétés de sauvetage

1825… À Boulogne est créée la première société de sauvetage sous le nom de Société humaine et des naufrages. Elle possède alors deux canots pour la surveillance des bains de mer et un poste de secours.

1834 - L'Amiral de Rosamel. premier canot de sauvetage en France, construit à partir d'un plan anglais, en Angleterre ou à Cherbourg ?… rejoint la station de Boulogne.

1834 à 1837 - À l'initiative des collectivités territoriales ou des Chambres de commerce naissent des sociétés locales, jumelles de celle de Boulogne, au Havre, à Dunkerque, Calais et Dieppe.

En 1834, la Chambre de commerce du Havre fait construire un canot Greathead en Angleterre.

Vers 1838… Deux sociétés sont fondées, la Société centrale des naufragés et la Société générale des naufragés dans l'intérêt de toutes les nations. Leur mésentente entraîne leur disparition en 1841 et 1842.

Études et essais se poursuivent, à l'étranger et en France ; en France se créent d'autres sociétés locales : en 1863, la Société de sauvetage mantime de Provence ; en 1864. la Société des marins sauveteurs de Grau du Roi.

1864 - La commission, formée en 1861 par le Ministère des Travaux publics « pour rechercher les mesures les plus propres à assurer sur le littoral un service complet de sauvetage », propose : « la solution la meilleure serait de confier la création et la direction du service de sauvetage à l'initiative d'une Société privée à laquelle le concours de l'Administration serait acquis ».

1864 - Le 3 août 1864 naît officiellement l'association qui prend le nom de Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (S.C.S.).

1865 - Les statuts de l'association sont approuvés par l'Empereur et la S.C.S. est reconnue d'utilité publique.

Des stations sont ouvertes : la S.C.S. doit choisir un canot parmi les divers types existant en France et à l'étranger (Norvège, Danemark, Hollande, Allemagne, Angleterre).

Le canot anglais de 30 pieds (9.15m) et à 10 avirons, adopté par la Royal national life-boat institution (R.N.L.I.). est retenu. Six unités sont commandées chez Forrest and Son le 11 mai 1865. Le premier de séné fut affecté à Saint-Malo.

La même année Audierne sera doté du ns7.

À partir de 1866. la majorité des canots sera construite en France, par les chantiers Augustin Normand au Havre, mais aussi par des chantiers locaux, en Manche, Atlantique et Méditerranée. Les premières unités sont construites d'après des plans anglais.

Les sociétés locales de sauvetage se rattachent progressivement à la S.C.S. Celle de Boulogne, à administration franco-britannique, conserve son indépendance.










Création des hospitaliers sauveteurs bretons

1873 Henri Nadault de Buffon fonde à Rennes, le 25 septembre 1873, la société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons (H.S.B.) dont l’un des buts est ainsi défini : « auxiliaire active de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés ». Les liens entre les deux sociétés sont étroits ; certains sociétaires sont membres des deux conseils d’administration.

À ses débuts, la société des H.S.B. se veut, « à la fois une institution de sauvetage et de sauveteurs, et une société de bienfaisance, de moralisation, et d’encouragement au bien ». Elle crée alors des postes de secours dans les villes de l’intérieur et en bord de mer. Les H.S.B. s’équipèrent de leurs propres canots, conçus par Albert Henry et construits à La Rochelle, dériveurs insubmersibles et à redressement de 6,50m à 10,50m, plus adaptés à la navigation à la voile qu’à l’aviron.

Le 20 août 1895, la société des H.S.B. est reconnue d’utilité publique.




Le canot à redressement

Les deux sociétés ont choisi à leur création le canot insubmersible (grâce à la fois, à des caisses à air et à l’évacuation automatique de l’eau embarquée) et à redressement spontané, obtenu par la présence de dômes à l’avant et à l’arrière. Le type à redressement est considéré particulièrement adapté aux interventions dans les brisants ou barres, là où l’embarcation la plus stable ne serait jamais absolument garantie contre tous risques de chavirement. Ce type de canot, de 9,78m ou 10,10m, équipera la majorité des stations dont celles de Kérity de 1868 à 1947, de Saint-Guénolé de 1889 à 1952, de Saint-Pierre de 1901 à 1913.




Le canot à grande stabilité

La S.C.S. n’impose pas le canot à redressement à toutes les stations. Le choix du type d’embarcation tient compte des conditions d’utilisation (état du rivage et de la mer), et parfois des souhaits des équipages. Ainsi, celle de Capbreton fut armée, en 1922, par une nacelle plate pontée, genre pinasse landaise, construite près de Saint-Jean-De-Luz. Certaines stations sont dotées du canot à grande stabilité. L’accroissement de la stabilité qui réduit les risques de chavirement est obtenu par l’élargissement des formes. Ce type de canot, en raison de ses formes, offre un peu plus de résistance dans la marche à l’aviron, mais peut porter une voilure plus importante. La plupart de ces canots sont munis d’une dérive centrale ; elle n’a pas d’influence appréciable sur la stabilité, mais améliore la marche sous voiles.

À partir de 1910, le canot à grande stabilité de 9,80m construit aux chantiers Augustin Normand arme les stations de la S.C.S., soit en première dotation, soit en remplacement d’un canot à redressement. À Saint-Pierre, le Léon Dufour, à grande stabilité et dérive centrale, remplace Papa Poydenot en 1913.

1920 La S.C.S. entreprend de remplacer les canots à voiles et à avirons par des canots à un puis deux moteurs, de la série des 9,78m, essentiellement des Augustin Normand. En 1922, elle en arme 19 tandis que la société des H.S.B. ne possède que quelques canots Henry, lourdement lestés, monomoteurs, mais équipés d’une bonne voilure, construits à La Rochelle. La mise en place des canots à moteur est ralentie en raison de difficultés financières causées, notamment, par les dévaluations de la monnaie.

1939 Au moment de la déclaration de guerre, 44 canots à moteur et 61 à voiles et à avirons arment les 105 stations de la S.C.S.. La flotte « grand sauvetage » des H.S.B. compte 8 grands canots, 5 motorisés, 3 à voiles et à avirons. L’Occupation entraîne réquisitions et interdictions de sortir en mer, même en cas de naufrage. À la fin de la guerre, les dommages sont considérables. La S.C.S. est touchée : 29 canots détruits et 18 endommagés, 19 abris détruits ou inutilisables. Les H.S.B. ne sont pas épargnés : 4 canots motorisés sur 5 détruits ; les petits canots, les abris, les matériels de secours ont subi des dégâts très importants. Le bilan est lourd. La S.C.S. n’arme plus que 54 stations. Chez les H.S.B., c’est presque la totalité des matériels qui ont été détruits ou pillés. Les deux sociétés sont confrontées à des soucis financiers, mais la volonté de renaître est très forte. Les H.S.B. prennent en charge quelques stations de la S.C.S., dont Audierne.

1949 à 1962 - Fin 1949, 1 canot à voiles et avirons en service aux H.S.B., 25 à la S.C.S.. La S.C.S. vend ses derniers canots à voiles et à avirons dont le Benoît Champy, de Cayeux-sur-Mer, le 19 octobre 1956.

1962 - Le dernier canot de sauvetage à l’aviron, le Paul Tourreil, de la station de Palavas, est rayé des listes d’armement.




Naissance de la Société Nationale de Sauvetage en Mer

1966 - Les canots à voiles et à avirons ont disparu, la modernisation des flottes se poursuit. Mais l’entretien des abris et des dispositifs de lancement, entraînent des frais que ne peuvent plus supporter les deux Sociétés. En outre, le sauvetage doit s’organiser face à l’accroissement du trafic maritime et à l’augmentation du nombre des navires de plaisance. La fusion des deux Sociétés, S.C.S. et H.S.B., est décidée.

1967 à 1970 - Le 6 juin 1967, la nouvelle structure est créée sous le nom provisoire de Société nationale pour la sauvegarde de la vie humaine et le sauvetage des naufragés en mer et sur les côtes. Quelques mois plus tard, les deux Sociétés fusionnées sont dissoutes et est créée, le 6 janvier 1968, la Société Nationale de Sauvetage en Mer, la S.N.S.M., association à but non lucratif. Le 30 avril 1970, la S.N.S.M. est reconnue d’utilité publique.